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Charlie Vormelle - Sur le chemin ...
7 novembre 2010

Laisse-moi !

C'est toi qui m'a rejetée, c'est toi qui n'a plus voulu de moi, qui a voulu tout arrêter pour vivre autre chose, qui a tourné la page, qui a décidé que moi, mon fils, ma famille, ma vie, mes sentiments, mon amour n'étaient plus dignes de toi, juste dignes du néant. C'est toi qui a décidé qu'il fallait qu'on se désaime tout entier.

Quand tu m'as quittée, je n'ai pas réalisé tout ce que ça impliquait et c'est encore le cas aujourd'hui. Mais j'ai par contre bien compris que ça voulait dire mettre de côté les sentiments que je ressentais pour toi, ainsi que ceux pour tes amis, tes parents, ton frère, ton enfance dans cette maison au bord de la route, tes heures de jeux avec ton petit frère dans le jardin, les réveils matinaux pour prendre le car scolaire, tes vidéos faites avec tes cousins, les photos de tes séjours à la montagne, tes journées de travail au parc d'attraction, les marches de la maison à Londres où tu as vécu, le Fish'n chips où tu avais tes habitudes, tes souvenirs de concerts … J'ai aimé toutes ces choses de toi que je n'ai pas vécues, mais que tu m'as racontées avec tant de passion que je me les ai suis appropriées.

Je me suis appropriée ta vie entière, tes souvenirs, ta personnalité, ton corps, tes projets, tes passions, ta nostalgie, tes peines, ta façon de bouger, ta manière de vivre, tes questionnements, tes fragilités, tes peurs. J'ai tout aimé de toi, et en me quittant, il a fallu que j'apprenne à me défaire de tout ça, à m'en détacher, à faire comme si ça ne me touchait plus. Et ce processus est loin d'être fini.

Alors je suis en colère contre toi, parce que tu n'as pas le droit de revenir vers moi, même si c'est pour l'anniversaire de mon fils. Tu n'as pas le droit de remuer toute cette souffrance, tu n'as pas le droit de faire palpiter mon cœur parce que ton nom apparaît dans ma liste de messages non lus.

Mon fils, mon petit Charlot, tu l'as aimé, tu t'es attaché à lui, tu as aimé ces heures passées à jouer au foot avec lui, à lire des BD de Tintin, à jouer aux Légos, à lui faire découvrir les films de Chaplin, et lui aussi il t'a aimé, il a aimé tout ça, et s'est attaché à toi.

En me quittant, tu savais que le seul moyen de ne plus retomber dans les bras l'un de l'autre comme nous l'avons fait pendant ces dizaines de tentatives de rupture, c'était de couper complètement les ponts, c'était s'éloigner à jamais, ne plus se revoir, ne plus se parler, ne plus avoir aucun contact. Tu savais que ça voulait dire ne plus revoir mon fils, l'effacer de ta vie, et que tu sois effacé de la sienne.

Alors quand tu me dis que tu lui as écrit une carte, même si je sais que ça vient du fond du cœur, je trouve ça véritablement inapproprié et même déplacé. Je sais que tu penseras à lui pour son anniversaire, mais tu dois savoir t'effacer totalement et nous laisser avancer sans toi. Sa vision de la vie, sa vision des ruptures amoureuses, sa vision de toi et de ton absence, c'est à moi de le gérer sur le long terme. Toi, tu as juste à assumer ta décision, à la respecter et à respecter ceux que tu as impliqués dans ce choix.

Je suis en colère et à la fois, quand j'ai vu ton email apparaître, je ne l'ai pas supprimé, je l'ai classé dans ton dossier "Him". "Lui", celui que je n'ai jamais pu vraiment nommer parce que tu as été un plan cul, puis mon petit ami caché, puis mon petit ami mais qui pouvait me quitter à n'importe quel moment, puis mon ex.

Je lis et relis le moindre de tes mots, te connaissant assez pour savoir que tu les as tous soigneusement choisis pour qu'ils soient sincères mais pas trop chaleureux. Tu as écrit et ré-écrit ce message pour éviter tout malentendu. Ton "Bonjour Charlie", si glacial … ton "J'espère que tu vas bien" pour paraître pas trop froid mais sans montrer à quel point tu voudrais en savoir plus sur ma vie actuelle.

Je te connais si bien. Il suffirait d'un regard pour qu'on se rapproche. Il suffirait d'un effleurement pour qu'on s'étreigne. Il suffirait d'une étreinte pour qu'on fasse l'amour. Ce schéma, on le connaît par cœur, et nous n'avons jamais pu y résister.

Et moi ce soir, je suis partagée entre ma colère et mon envie de me recroqueviller dans tes bras. Je sais qu'il suffirait que je sois en face de toi pour que ça se produise …

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